Débord de Loire : Le dragon des étudiants de l’ENSA
Du 30 mai au 5 juin, la ville de Nantes a accueilli le festival Débord de Loire. Pour cette occasion, 4 étudiants de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes (ENSA Nantes) ont eu pour mission de créer une œuvre dans le cadre de leur master “Architecture en représentation”. Mais alors, comment représenter la Loire ? Encadrés par Laurent Lescop, Bruno Suner, Anne Philippe, Cyrille Bretaud, les futurs architectes ont réalisé une structure majestueuse, avec entre autres des matériaux de réemploi, fournis par Articonnex.
L’histoire du festival Débord de Loire
Connue pour le commerce maritime, Nantes est une ville qui a recueilli de nombreux flux de bateaux dans ce qui était anciennement le plus grand port maritime de France. Traversée par la Loire et étant près de l’embouchure de l’océan Atlantique, Nantes a longtemps été un point stratégique pour le commerce. Afin de commémorer son histoire et l’importance de ce fleuve dans l’économie Nantaise, la ville a créé le festival Débord de Loire. Cette année pour la troisième édition, 200 bateaux ont défilé sur 80 km de rives. On retrouve notamment le Belem, second plus grand voilier de France partiellement construit à Nantes. Les rives ont pour l’occasion été égayées par des activités ainsi que des constructions mettant en valeur l’événement. L’occasion de retrouver le projet Hydra.
L’intention du projet des étudiants de l’ENSA
Hydra est un projet créé par 4 étudiants : Marion, Clovis, Margaux et Gwenaëlle, dans le cadre de leur projet de fin d’études à l’école d’architecture. Ensemble, ils ont imaginé, dessiné et construit Hydra, un dragon en bois qui représente la Loire, autrefois appelée le Fleuve Dragon. Allégorie d’un reptile qui ondule paisiblement, mais qui subitement pouvait se déchaîner et causer de terribles ravages, le dragon était selon eux une bonne manière de rendre hommage à la Loire et de représenter ses différentes facettes durant le festival.
Retrouvez le story board de l’histoire d’Hydra créé par les étudiants.
La création du dragon
Grâce au soutien de l’ENSA Nantes et de l’Association Culturelle de l’été, les étudiants ont bénéficié de la mise à disposition d’un atelier et d’outillage. Pour les matériaux, ils ont pu se fournir en partie chez Articonnex, notamment pour les panneaux bois, principale matière première pour la réalisation.
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que l’ENSA Nantes collabore avec Articonnex. Plus tôt dans l’année, l’école avait fait appel à l’entreprise pour fournir des matériaux de réemploi, dans le cadre du projet Matières d’ambiances.
L’Hydra étant principalement composé de bois, leur choix s’est porté sur des panneaux de contreplaqué en pin maritime déclassés en raison de défauts de collage, en 2350 x 11250 mm et d’épaisseur 18mm.
Ce format leur a permis, avec l’aide de la CNC (Commande Numérique par Calculateur), d’optimiser les découpes des formes précises, et minimiser les chutes pour réaliser le squelette du dragon. Le dragon a été monté une première fois pour la présentation des étudiants, démonté puis à nouveau remonté sur le Quai Marquis d’Aiguillon à Nantes, au cœur du festival.
Retrouvez le processus de construction du dragon Hydra.
Par quels procédés le dragon a-t-il pris forme ?
Les matériaux utilisés ont connu certaines étapes de remise en état et de transformation, car certaines possédaient des défauts de collages ou des fissures :
- Calepinage : méthode qui consiste à déterminer la disposition optimale des éléments pour obtenir un motif ou une forme souhaitée. Cette technique a été utilisée pour déterminer les formes des différentes pièces du squelette afin de minimiser les chutes de bois et éviter les parties trop abîmées des plaques.
- Découpage : après que les traits aient été conçus, ils ont pu découper les formes à la CNC.
- Combler les trous : si certains défauts persistaient où n’avaient pas été évités grâce au calepinage, les étudiants ont rajouté de la colle à bois pour combler ces derniers.
- Ponçage : pour remettre en état certaines plaques plus abîmées que d’autres, et dissimuler la couleur jaune due à des traitements antérieurs, les élèves ont poncés les matériaux.
- Assemblage : les pièces ont été assemblées en suivant un procédé bien précis pour révéler le dos de dragon en bois.
L’avenir du dragon
“À l’image des membres de l’équipage d’un bateau, le public participe à l’activation du dragon” – Le groupe Hydra
Afin de rendre le dragon vivant, les étudiants ont tenu à ajouter des ailes s’élançant de part et d’autre du dos du dragon sur 7 des 13 portiques construits. Ces ailes sont manipulables grâce à des cordes qui tombent en bas des portiques. Lorsqu’on tire sur ces dernières, le système se déploie afin de donner vie au dragon.
Le dragon ne restera pas présent sur les bords de Loire, cependant, vous pourrez peut-être le croiser dans le futur à l’occasion d’autres événements similaires. À terme, les étudiants aimeraient réinventer la structure en l’adaptant à un autre usage, pour un pavillon ou bien même une tiny house.
Une nouvelle manière de le faire s’envoler vers de nouveaux horizons !