Jean-Clair Le Floc’h, co-créateur d’Articonnex
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Jean-Clair Le Floc’h, j’ai 39 ans, je suis marié, j’ai 4 enfants, et j’habite à Guérande.
Après une dizaine d’années dans l’univers du nautisme (skipper pro et responsable de bases nautiques), j’ai fait une reconversion professionnelle en passant un CAP de menuiserie à l’AFPA de Saint-Nazaire. J’ai travaillé comme ouvrier menuisier pendant deux ans dans une boite où nous faisions de l’ossature bois et des rénovations complètes de maisons individuelles. Aspirant à entreprendre, j’ai trouvé un fond de menuiserie à vendre sur le bon coin (véridique) à La Baule et je me suis lancé en 2012 avec mon épouse Clarisse.
En 2016 nous avons eu l’opportunité de reprendre une entreprise en difficultés dans le traitement de bois, voisine de notre menuiserie (un nouveau challenge entrepreneurial). Nous avons à ce jour 16 salariés sur les deux structures. J’ai intégré en parallèle le conseil d’administration (vice-président) de ma coopérative d’Artisan (ARBA artisan Artipôle) et le conseil d’administration de la CAPEB 44.
Durant toutes ces années de gérance d’entreprises artisanales le fonctionnement de mes collègues et le mien (gestion de mes stocks, erreur de commandes, surplus de chantiers, investissement de matériels) me posait un problème éthique d’où l’idée de créer Articonnex. Ayant conscience que je n’y arriverai pas seul (avec Clarisse), j’en ai parlé à Emmanuel Morel (notre associé) qui a accepté de lâcher toutes ses activités professionnelles pour nous rejoindre sur ce projet et lancer ce service pour les artisans du bâtiment. Bravo à lui de croire en ce projet.
Pouvez-vous nous parler de votre métier ?
Aujourd’hui, sur la menuiserie, nous sommes spécialisés dans la rénovation de villas et de maisons individuelles sur le secteur de La Baule.
Sur le traitement des bois, nous intervenons sur des maisons individuelles, mais surtout sur des chantiers beaucoup plus importants : Musée des Beaux Arts de Nantes, églises, châteaux, Les Folies Bergères à Paris, etc.
Comment se déroule une journée type dans votre entreprise ?
Je suis au bureau généralement vers 7 h 30 pour un retour à la maison à 18 h 00 maximum. J’apporte une grande importance à avoir une vraie vie de famille. Je travaille uniquement du lundi au vendredi.
Selon vous, votre entreprise fait-elle des efforts dans la protection de l’environnement ? Si oui, que mettez-vous en place au sein de celle-ci ?
On essaie à chaque chantier d’apporter notre pierre à l’édifice. Il y a quelques années, je m’étais fabriqué un chariot que je mettais sur le bord de la route avec une grosse pancarte « à donner » où je mettais toutes mes chutes de bois pour éviter la mise en benne.
Nous sommes assez attentifs au tri et à la récupération des matériaux de réemploi.
Réutilisez-vous certaines de vos matières premières sur des nouveaux chantiers ? Réemployez-vous des matériaux récupérés sur des anciens chantiers ?
Dès qu’un chantier se présente, j’essaie de trouver ce qui peut être récupéré et réemployé. Nous avons cette chance en tant qu’artisans d’avoir un savoir-faire et de pouvoir transformer ou réparer de la matière.
On ne l’utilise pas assez. On a cette pression permanente de l’achat neuf et de la déchetterie.
Avez-vous déjà partagé des ressources et / ou du matériel (des machines par exemple) avec des confrères ou consœurs ?
J’ai justement créé Articonnex pour ça et l’utilise au quotidien avec mes collègues.
Avant d’utiliser Articonnex, aviez-vous des moyens de rentrer en contact avec d’autres artisans pour échanger et partager du matériel ?
Je passais des dizaines de coups de fil pour trouver une machine ou une cornière de bardage manquante, une perte de temps inouïe.
Au quotidien, comment vous aide Articonnex dans votre activité ?
En me mettant en relation avec mes collègues virtuellement et en ligne.
Que vous a apporté Articonnex depuis vous utilisez la plateforme ?
Une rentabilité sur certains de mes achats de machines que j’ai pu louer par la suite, du dépannage en louant des machines à des collègues et surtout de la trésorerie en vendant mes stocks morts et mes erreurs de commandes.
Enfin, recommanderiez-vous Articonnex ?
Bien évidemment à tous les artisans de France ! On a cette chance de faire partie d’une population qui sait faire des choses à partir d’un bout de bois, de fer, de cuivre, de carrelage, de peinture et j’en passe. Le savoir-faire est le maître-mot.
On aura toujours besoin d’artisans, quelle que soit la crise financière ou autre.
À nous artisans d’être de vrais acteurs dans cette transition écologique et de montrer le chemin. Nous avons hérité de nos métiers, à nous de les transmettre de la plus belle des façons.
Longue vie à Articonnex ! 😉