Didier Fanget, service de pose de parquet en réemploi
Didier Fanget propose des services de conception et fabrication de parquet (42130 Saint-Sixte) à partir de bois de réemploi. Interview.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Didier Fanget et j’ai 50 ans. Bientôt 30 ans que je suis en activité.
Depuis l’âge de 20 ans, j’ai toujours été à mon compte. À mes débuts, je travaillais dans le secteur du meuble. Je faisais du réemploi en mobilier : meubles Louis Philippe, bois de lit…
Puis, le mobilier s’est effondré. Nous avons été mangé par IKEA… Il fallait alors trouver une solution pour faire tourner l’atelier. La tendance est bonne sur le parquet !
Il y a 2 / 3 ans, je me suis ainsi penché sur la question. J’ai d’ailleurs reçu un coup de fil de Bellastock qui menait une recherche sur le réemploi et m’a demandé plein de renseignements. Après 1 an sans nouvelle, j’ai eu à nouveau un coup de téléphone. Un responsable trouvait mon idée géniale !
Je travaille de mon côté mais Bellastock m’a créé une page Opalis : un annuaire d’entreprises dont l’objectif est de faciliter le recours à des matériaux de réemploi dans des projets de construction et de rénovation.
En quoi consiste votre métier ?
Le but du jeu est de désengorger les déchetteries. J’ai quelqu’un qui démonte le parquet que je retourne ensuite usiner.
Je récupère donc du parquet de démolition que je transforme et redimensionne. Je gère peu de stock.
Le problème qui se pose est le suivant : le parquet de réemploi si on ne le travaille pas, les artisans – surtout les architectes – n’en veulent pas. Il est très difficile de le reposer correctement. Bien sûr c’est différent pour les particuliers.
Je suis spécialisé dans la fabrication de panneaux de parquet, notamment à partir de lattes de tonneaux.
Pourquoi avoir choisi cette voie ?
J’ai toujours pratiqué sur la base du réemploi puisque je faisais de la copie de meubles. Réadapter de l’ancien avec du neuf, c’est pas top !
Comment se déroule une journée type ?
Je manipule 3 types de parquets :
- le parquet à lame droite,
- le point de Hongrie,
- le bâton rompu.
La charge de travail, et donc le travail du bois, dépend de l’état du matériau. Cependant, les opérations sur les produits sont plus ou moins les mêmes :
- effectuer un 1er pliage suite à l’arrivée des planches ;
- enlever les clous, morceaux de métal… tout comme les parties qui ne peuvent pas être transformées ;
- réaliser un premier débit de bois pour récupérer la partie à utiliser ;
- raboter le bois sur les 4 faces, à l’aide d’une corroyeuse qui fait le bouvetage sur les rabots ;
- passer aux coupes à 45 (pour le points de Hongrie) ou au sabotage (pour le parquet à lame droite et le bâton rompu).
Après ces étapes de rabotage, sciage, rainure et languette, le produit semi-fini est alors distribué aux artisans qui vont le poser, coller ou clouer selon les sols.
La dernière phase consiste à intervenir avec un ponçage puis une vitrification, le huiler ou le cirer.
Quelles matières premières utilisez-vous ?
Je travaille le bois. Concernant le parquet, le chêne se prête spécifiquement au réemploi.
Pour les autres essences (noyer, merisier…), il y a le problème des insectes.
Un exemple de chantier en tête ?
J’aime bien le parquet point de Hongrie fougère. Il est entremêlé avec une autre lame au milieu, c’est pas mal.
Tant que le client est satisfait, c’est le principal.
Avez-vous déjà partagé des ressources et / ou du matériel avec des confrères ?
Pas trop même si j’ai déjà essayé. Dans mon cas, le matériel coûte cher et les machines sont dangereuses.
À la rigueur avec des machines portatives mais pour les machines de production, il y a un savoir-faire nécessaire à la manipulation.
Avant de connaître Articonnex, aviez-vous des moyens de rentrer en contact avec d’autres artisans ?
Je travaille essentiellement avec des artisans.
J’utilise un peu Facebook et surtout Instagram. J’ai fait un chantier il y a pas longtemps pour une architecte d’intérieur par le biais de ce dernier, qui est souvent plus sérieux.
Sur Opalis, c’est plus des contacts professionnels.
En parallèle, j’ai aussi fait des recherches sur le site web Twiza (groupe de veille du réemploi). Je voulais mettre en place un système de travail partagé sur les chantiers participatifs : démontage contre apprentissage.
Je travaille finalement avec un artisan qui fait du démontage et de la pose.
Enfin, je suis en train de mettre en place un regroupement de matériaux, avec une société parisienne, qui envoyait tout le parquet à la benne. Ils envoient les lots, je les transforme et je les renvoie.
Comment pensez-vous qu’Articonnex puisse vous aider dans votre activité ?
Je livre à l’international. J’ai un transporteur. Je valide l’initiative et serai ravi de travailler avec vous.
Pour en savoir plus sur le travail de Didier, rendez-vous sur sa page officiel.