La RE2020 appliquée aux matériaux dans la construction
Fin août 2021, les premiers décrets et arrêtés de la RE2020 pour la construction de bâtiments d’habitations durables et plus respectueux de la planète ont été publiés. Parmi ses axes principaux, la nouvelle norme se concentre sur le réemploi et les matériaux biosourcés. Décryptage.
La RE2020, une réglementation tant attendue
Applicable dès le 1er janvier 2022 dans le cadre de logements individuels, la Réglementation environnementale 2020 cherche à lutter contre le changement climatique via 3 axes :
- la diminution de l’empreinte carbone des bâtiments neufs ;
- la poursuite de l’amélioration des performances énergétiques des nouveaux bâtiments ;
- la garantie d’un habitat adapté aux fortes chaleurs l’été.
Une application en faveur des matériaux de réemploi et biosourcés
On ne vous apprend rien, la valorisation des ressources est devenue une problématique environnementale cruciale. Ici, les matériaux biosourcés et de réemploi sont donc mis à l’honneur !
Cette évolution réglementaire encourage grandement le développement de l’écoconstruction en introduisant la notion d’impact carbone et de cycle de vie des matériaux. Elle passe notamment par :
- le réemploi de matériaux de construction dans une logique d’économie circulaire,
- un recours évident aux matériaux renouvelables.
En utilisant des matériaux de construction bas-carbone, l’objectif est de pouvoir justifier d’une bonne performance énergétique et environnementale des lieux d’habitation éco construits.
Quels exemples de matériaux biosourcés ?
Les matériaux biosourcés proviennent de la matière organique renouvelable (biomasse). Ils peuvent être d’origine végétale ou animale. Leur utilisation contribue fortement au stockage de carbone atmosphérique et à la préservation des ressources naturelles.
On parle alors de matériaux géosourcés lorsqu’en plus d’être écologiques, ils sont locaux et le moins transformés possible.
Ces matières premières sont présentes dans toutes les étapes de construction d’une maison individuelle. Les matériaux les plus utilisés en construction sont les suivants :
Le bois
Les produits issus du bois sont nombreux : structures porteuses, bardage, menuiseries ou encore panneaux de bois.
Les laines de bois, fibres de bois et bois en vrac servent notamment pour l’isolation des murs intérieurs et extérieurs ; et justifient entre autres de bonnes performances thermiques et acoustiques. Seul inconvénient : des traitements chimiques contre les moisissures ou insectes peuvent être à prévoir.
Le liège
Récolté directement depuis l’écorce du chêne-liège ou le recyclage des bouchons, on peut s’en servir pour construire des panneaux et rouleaux recyclés destinés à isoler les planchers, murs et combles.
Mélangés à du béton, les granulats permettent d’obtenir une chape légère et isolante. Tout comme le bois, le liège contribue au confort d’été grâce à ses propriétés isolantes.
La paille
Disponible en grande quantité, la paille est un très bon produit biosourcé qui ne nécessite aucune transformation et traitement chimique.
Comme pour le liège et le bois, elle a de nombreux domaines d’application : cloisons intérieures, isolation intérieure des murs, des plafonds et des rampants de toiture. Seul hic : l’épaisseur nécessaire et le poids des bottes de paille pour assurer une bonne efficacité énergétique.
Le chanvre
Cette plante permet l’élaboration de béton, d’enduit et de mortier, obtenus par le mélange de chènevotte et d’un liant à base de chaux ; et finalement utilisés pour l’isolation des murs, sols et revêtement de façade intérieur ou extérieur.
La laine de chanvre issue de la fibre de la plante a les mêmes propriétés isolantes. Elle a aussi pour avantage de bien réguler l’humidité, de résister aux insectes, et demande une culture locale nécessitant peu d’engrais et d’eau.
La ouate de cellulose
Produite à partir de journaux recyclés, la ouate de cellulose est utilisée en vrac ou en panneaux semi-rigides pour l’isolation des murs et des combles perdus.
Elle possède de bonnes propriétés d’absorption de l’humidité, exige peu d’énergie lors de sa production et contribue au bien-être d’été. Par contre, ce matériau doit être traité chimiquement car il ne résiste pas au feu.
La laine de mouton
Sous-produit de la filière ovine, la laine de mouton non utilisée par la filière textile est revalorisée en rouleaux, panneaux et écheveaux pour l’isolation des murs, combles perdus, rampants de toiture, calfeutrement de gaines et de tuyaux.
Sain et écologique, il doit cependant être traité contre les insectes et peut être relativement cher à l’achat.
Image à la une : source © Cleyder Duque sur Pexels