Boris Beaulant, artisan ébéniste et créateur de lairdubois.fr
Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis Boris Beaulant, artisan ébéniste et créateur de la plateforme L’air du bois.
Initialement j’ai une formation d’ingénieur dans les télécoms et j’ai travaillé dans l’informatique pendant une dizaine d’années, tout en développant ma passion pour le bois en parallèle.
En 2014, j’ai finalement fait la bascule et entrepris un projet de reconversion pour changer de métier en me consacrant à ma passion : le bois. Quand s’est posée la question d’une formation, j’ai longuement réfléchi et ai préféré finalement calquer ce que je connaissais déjà : l’auto-apprentissage. Dans l’informatique (et puis finalement dans beaucoup d’autres métiers), tout évolue très rapidement et l’auto-apprentissage nous permet d’être plus polyvalents et plus réactifs quant aux possibles évolutions.
De par ma pratique autour du travail du bois ces dix dernières années, j’ai estimé avoir acquis les bases nécessaires pour me lancer sans devoir passer par la case formation. J’avais les équipements, j’avais plein de choses pour démarrer et au final il fallait « juste » trouver les premiers projets et clients.
J’ai alors choisi de rejoindre une coopérative d’activités et d’emploi afin d’avoir un accompagnement, notamment sur l’outil administratif. Ce format permet une transition plus en souplesse, car il y a une période initiale qui s’appelle le CAPE (Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise) qui permet de tester un peu l’activité. Pendant ce contrat, on peut exercer cette nouvelle activité tout en touchant d’autres revenus en parallèle (salaire si mi-temps, chômage, etc.) ce qui permet d’avoir un capital de départ lorsqu’il faudra ensuite se sortir un salaire.
Pouvez-vous nous parler de votre métier ?
J’essaie de m’orienter principalement vers la fabrication de choses sur-mesure, mais plus esprit mobilier, plutôt que les gros agencements même si c’est vrai qu’on trouve souvent des marchés dans ces derniers.
J’essaie d’orienter l’activité sur de la table, de la table basse, des fauteuils, des bureaux, et un peu de « petits agencements » comme des bibliothèques. Là par exemple, je suis en train de finir un escalier-placard. Des pièces plus ou moins uniques, car il s’agit d’une réponse à une demande, en y apportant mon savoir-faire et mon expérience.
A quoi ressemble une journée type dans votre activité ?
Je pense qu’il n’y a pas vraiment de journée type, mais plutôt des phases qui se suivent.
Je vais avoir beaucoup de temps d’écran au démarrage d’un projet puisque c’est beaucoup de conception, d’échanges avec le client et les fournisseurs.
Puis ensuite, on sera sur du temps d’atelier pour concevoir la réalisation.
Sachant que je préfère toujours me concentrer sur un projet à la fois.
Selon vous, faites-vous des efforts pour la protection de l’environnement dans votre activité ? Si oui, lesquels ?
J’essaie d’utiliser au maximum du bois massif ou de contre-plaqué. J’essaie souvent d’orienter le client vers ça.
Quand je suis sur du bois massif, il n’y a quasiment rien qui va à la benne, car tout finit par servir à quelque chose d’autre. Je réutilise soit pour de nouveaux projets, soit pour mon chauffage personnel avec les chutes et petits copeaux.
Je suis réticent à utiliser du panneau de particules, car je ne peux rien faire des chutes.
Avez-vous déjà partagé des ressources et / ou du matériel (des machines par exemple) avec des confrères ou consœurs ?
Ça m’est arrivé de prêter des machines à des « collègues-copains ». Mais il n’y avait pas de réalité économique derrière.
Avant de connaître Articonnex, aviez-vous des moyens de rentrer en contact avec d’autres artisans pour échanger et partager du matériel ?
Je passe principalement par L’air du bois où je me suis fait mes « copains-collègues », car mes collègues dans la coopérative font des métiers différents et ne sont pas nécessairement artisans.
Au quotidien, comment Articonnex pourra vous aider dans votre activité et pour d’autres artisans ?
Pour les chantiers loin de l’atelier, je pense qu’Articonnex pourrait effectivement m’aider à trouver parfois le matériel nécessaire sans « déplacer » tout mon atelier.
Je pense aussi qu’Articonnex peut être utile pour mettre en relation des artisans entre eux, notamment avec tout le côté offre et demande. Je pense que ça a du sens.
Ce qui m’a interpellé quand je suis arrivé dans ce métier c’est la nécessité d’investissement permanent qui n’est pas négligeable. Et quand on est tout seul, s’acheter toutes les machines du monde, ça nous permet certes d’être efficaces, mais ça nécessite aussi d’avoir une trésorerie solide. Surtout pour des machines qui vont servir peu de fois dans l’année.